Welcome to Egypt, et Tunisie, la fin!


Alexandrie - Égypte
Bob Dylan - Things have changed

Lectures : 
- Yasmina Khadra - Les sirènes de Bagdad
- Alaa Al Aswany - On the state of Egypt

J'avais une répulsion horrible contre le café internet, aujourd`hui. Mais je me dis que plus j'attends, plus mon post sera long à écrire et j'avais aussi des choses à régler à l'ordinateur. Mais bon sang que j'avais pas envie de m'enfermer... Surtout que l'ordinateur me ramène beaucoup trop drastiquement à la réalité...

Voilà donc que pendant que la révolution prend de l'ampleur au Québec, moi je cours les pays du printemps Arabe. Me voilà donc en Égypte! 

Mais avant tout... 

Tunisie 3 - Dernière partie
La Tunisie méritait bien trois parties à elle seule. Aucun doute qu'elle m'a charmée. Mais c'est aussi une bonne chose de pouvoir mieux en parler maintenant que je n'y suis plus. Alors, pour ma deuxième semaine de backpack, je vous présente le Nord! 

- Tabarqa
Ma première impression de Tabarqa, c'est qu'ìl s'agit probablement de la plus belle ville de Tunisie. Les montagnes sont apparues, et je ne vous referai pas l'éloge des montagnes une 20e fois sur ce blog ; Vous commencez à me connaître. Étrangement, le paysage ressemble parfois au Québec, si on remplace les pins par des lièges et de l'Eucalyptus. On arrive chez des amis de la famille, dans leur maison de rêve perchée au sommet d'une colline avec vue sur la méditerranée et sur le fort. J'y suis très bien accueilli, et on y reste 2 jours. La photo sur la droite, c'est la vue qu'on peut avoir de la chambre pendant qu'on étudie... 

- Ain Drahem 
La route vers Ain Drahem est magnifique, même si je suis absorbé dans ma lecture de Yasmina Khadra. La voie sinueuse qui gravit les montagnes me rappelle la route de Cuenca dans les Andes. Les nuages sombres donnent un air mythique aux montagnes, que le soleil ne saurait égaler. Les verts des vallées humides sont accentués, seuls contrastes dans ce ciel gris. Les maisons en toit de tuile rouge, inclinés, rappellent des paysages d'Europe. Tout se met en place pour être réconfortant, outre la route un peu crevassée et les coulées de boues qui trahissent des pluies abondantes auxquelles la région n'était pas habituée. Il fait frais. Un froid de montagne agréable. Ça sent la paix. Les gens n'ont pas le droit d'être aggressifs dans une beauté pareille. 
Je visite la ville avec mon sac et ma guitare sur le dos, car je n'étais pas sensé y passer la nuit et n'avait donc pas vraiment d'endroit pour m'en débarasser. Je fais un peu le tour, prend le pouls du village, m'arrête dans un café pour planifier mes prochaines étapes. 

 
- Bni M'tir 
Je voulais aller me réfugier dans un minuscule village de montagne pour y passer la nuit. En basse saison, je me disais que leur maison de jeune pourrait bien m'accueillir. Mais une fois sur place, je réalise que les inondations ont poussé les habitants à se réfugier dans les villages de montagne comme Bni Mtir. Plus de place pour moi, du tout. Je dois donc retourner à Ain Drahem. Tant pis!
Je vous raconterai comment je me suis fait proposer en mariage par la réceptionniste de l'auberge à Ain Drahem, et comment j'ai réussi à m'échapper... 
"Sortir de son confort est la meilleure façon de découvrir le monde, et soi-même. Apprendre à reconnaître ses limites, ses peurs, ses angoisses, ses peines, ses vieux fantômes, ses envies, ses joies..." 

- Jendouba
En soi, Jendouba n'est qu'une grosse ville pas très jolie, mais une escale inévitable entre le Nord et le Sud. Ce sont les sites archéologiques de Bulla Regia et de Chemtou, à quelques kilomètres, qui en font un coin intéressant. Là, on va s'entendre, des sites archéologiques, j'en ai eu ma dose. Ou je croyais, plutôt. Je pensais ne plus être capable de m'émerveiller de ces morceaux d'histoire, mais les sites de Bulla Regia et de Chemtou sont splendidement bien conservés, de sorte qu,on peut y descendre dans des maisons romaines enfouies dans le sol, de 2 étage, dont le carrelage en mosaïque est encore relativement intact. Et Chemtou est une ancienne carrière de marbre rose au milieu d'un paysage magique. 



- Le Kef
Avec mon packsac et mon air un peu pouilleux de dépravé solitaire, j'arrive au Kef, qui se débat une place de plus belle ville du monde avec toutes les autres. Un autre coup de coeur. Une ville en flanc de montagne, ça ne peut qu'être beau! Je m`y lève doucement, m'achète quelques oranges et me prend un café Turc que je bois tranquillement en regardant la vallée devant moi et les discussions animées autour auxquelles je ne comprends strictement rien. 

 
Je pars faire la Table de Jugurtha, une merveille de géologie, un espèce de haut plateau escarpée qui a vraiment la forme d'une table ronde, et qui a servi de refuge au roi Jugurtha contre les méchants romains. Devant la paroi complètement verticale, j'entreprends l'escalade à mains nues. Si j'avais été Romain, Jugurtha aurait eu la chienne...

 
Bon, je blague, il y a un chemin par derrière, tout plat, qui mène au sommet. Mais c'est moins drôle à raconter...

Au sommet, on voit les montagnes d'Algérie, toutes proches, à quelques kilomètres. Je me serais bien permis un petit moment de méditation, seul avec mes montagnes... Mais le vieux garde me poussait un peu dans le dos...

- Dougga 
Encore des ruines. Mais celles-là, ouff, là c'est impressionnant! Elles sont gigantesques, elles sont belles, dans leur dorure qui se mèle à la montagne, elles sont imposantes. J'y ai passé une très belle journée, dans un paysage magnifique. Je me suis assis sous un olivier, avec les odeurs de thym environnant. J'imaginais à quel point ce village Romain devait grouiller de vie, il fut un temps.. 

- Beja
Bof. 

Je suis ensuite retourné à Tunis, une nuit plus tôt que prévu, parce que l'auberge de Béja n'avait plus de place et je n'avais pas envie de payer une fortune pour l'hôtel. J'ai mis mes affaires en ordre, refait mes bagages, finalement posté tout ce dont je n'avais pas de besoin. J'ai dit au revoir à la famille qui m'a si bien accueilli pendant 6 semaines, et je suis parti pour l'Égypte...

L'Égypte - Marc chez les pharaons
J'ai quelque chose à vous avouer. J'avais la chienne de venir en Égypte. Une chienne qui n'était pas la mienne, mais qui m'avait été imposée par les craintes des autres. J'avais fini par croire que c'était une foutue mauvaise idée, d'y aller, mais je voulais le faire pareil. Dans l'avion, je vous jure, je me demandais dans quel merdier j'étais en train de me mettre, pendant que je lisais sur le terrorisme dans le Lonely Planet. Rien pour aider...
À l'aéroport, personne pour venir me chercher. Merde, est-ce que j'ai oublié de donner mes infos de vol à mon ami? No way que je mets le pieds dehors tout seul, des plans pour qu'un jihadiste fou me prenne pour cible...  
 
C'est fou ce qu'on peut exagérer parfois. Surtout le risque... Et internaliser les craintes non fondées des autres...

Mon ami est arrivé et m'a amené à mon auberge du Caire. L'Égypte m'est alors apparue dans tout son calme et toute sa splendeur, et je réalise à quel point l'esprit peut se mettre à se créer des scénarios stupide. Il m'explique qu'à part quelques manifestations qui ne rivalisent même pas avec le mouvement étudiant au Québec, le pays en entier est plutôt remis sur pied depuis la révolution, fonctionnel, stable et relativement sécuritaire. Alors on se calme et on profite de ce que le pays peu offrir. Le Caire m'offre un cadeau d'arrivée. De l'autoroute, au loin, on voit déjà les pyramides...

J'ai adoré l'Égypte dès que je suis sorti de l'aéroport. J'ai rencontré d'autres voyageurs à l'auberge, on a visité la ville ensemble, son quartier Copte, alors que le pape des Chrétiens Copte vient tout juste de décéder. Les souqs animés, les mosquées, l'immense citadelle, ses cafés. Le Caire grouille d'une vie incroyable, avec les jeunes qui passent leur soirée dans les rues marchandes, les haut parleurs qui crient leur musique et les lumières qui animent la rue même en pleine nuit. À 20 millions, ça fait du monde dans une même ville! Moi qui aime généralement la paix et le calme, j'étais pourtant enthousiasmé par tant de vie! 

J'ai vu les pyramides, le Sphinx, ces merveilles, les seules merveilles du monde anthique qui soient encore intactes. Je m'imaginais un moment spirituel, tranquille, comme l'alchimiste de Paulo Coelho, avec "mes" pyramides. Eh boy. Il faut se faufiler à travers les vendeurs de tours de chameau désespérés qui veulent te faire croire que les pyramides sont trop loin pour êtres visitées à pied. Trop loin, c'est 100 m, je vais marcher, merci. Mais bon...elles sont belles, les pyramides! 

Le Egyptian Museum déborde de trésors. Du masque d'or de Tutankamon, à la pierre de Rosette, incluant la Momie de Ramses et de toutes les dynasties de pharaons, les grand tombeaux...le musée déborde littéralement. La Pierre de Rosette elle-même, grand symbole dans l'univers des langues, est simplement sur un mur dans l'entrée, sans inscription, au milieu de statues et de tombeaux. Il faut au moins 4 heures pour faire le tour du musée...et encore..  

Je suis parti pour Alexandrie. La ville mythique, d'Alexandre le Grand, de Cléopâtre, de Marc Antoine, du Grand Phare, et qui a été le plus haut lieu du savoir universel grâce à sa bibliothèque célèbre. Le Phare qui fut l'une des merveilles du monde et la plus haute tour construite par l'homme à l'époque, n'y est évidemment plus. La bibliothèque a brûlé il y a près de 2000 ans. Mais Alexandrie n'en est pas moins intéressante. Elle s'est renouvelée, elle se fait jeune et belle. Ville de culture, d'art, de littérature, avec ses cafés et ses étudiants. C'est une Européenne. Son bord de mer avec sa longue promenade de plusieurs kilomètres offre les meilleures marches nocturnes, ennivrés par l'air salin et le bruit des vagues. Il y a un petit pub qui me rappelle San Francisco. Ils ont reconstruit, récemment, une énorme et gracieuse bibliothèque moderne avec l'espoir de redonner à Alexandrie sa noblesse millénaire. J'y ai passé l'après-midi, avant d'aller m'asseoir en indien sur le muret de la corniche pendant que le soleil descendait tranquillement sur la ville et que je me régalais de lecture. 

Vous comprenez, donc, pourquoi perdre le reste de ma journée à l'ordinateur, bien que nécessaire, ne me tentait pas trop. 

Le seul petit truc qui me dérange... Je crois que ça explique aussi mon aversion à être identifié comme touriste; Je déteste comment on agit avec moi en tant que touriste. Tous les `Welcome to Egypt" en riant par de jeunes cons en groupe qui se trouvent drôles d'avoir parlé en anglais avec un foreigner, j'en ai ma claque. Les premiers sont drôles, le 3213e tappe sur les nerfs...

En passant, désolé pour les points noirs dans toutes mes photos, semblerait qu'il y a de la poussière à l'intérieur de mon objectif...

À bientôt!















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