Pour en finir avec le papa con

        Si on se fie aux réseaux sociaux et aux représentations dans les médias, il existerait deux façons d’être père. Le père traditionnel est l’homme absent qui laisse sa femme s’occuper du foyer et des enfants pour travailler. Le père moderne, lui, s’implique un peu plus. Il amuse les enfants et peut même parfois cuisiner. Mais le père moderne, il est toujours aussi un peu con, de sorte que finalement, c’est encore la mère qui doit tout assumer.




La charge mentale

    Le plus grand problème, c’est que ces représentations sont plutôt vraies et représentent l’état actuel du partage des responsabilités familiales. Mais l’autre problème, c’est qu’on présente le papa con comme la meilleure (et la seule) alternative au papa absent. Et dans ces deux cas de figure, c’est la mère qui supporte la charge mentale.


    La charge mentale est cette pression de devoir penser à tout pour le foyer et la famille qui tombe généralement sur les épaules des femmes. Ce concept est très bien expliqué par Emma, qui est en partie responsable de la popularisation récente du concept.


     (Cette inégalité se retrouve aussi bien dans les couples sans enfant que dans les familles, mais l’arrivée des enfants, par les responsabilités supplémentaires que ça implique, a tendance à la révéler et à l’accentuer. J’écris donc ce texte en le réfléchissant en tant que père mais il s’applique aussi dans le contexte de couple sans enfant.)


      Pour que cette charge mentale soit partagée, il doit y avoir un troisième modèle de paternité. Ce modèle est plus rare mais il existe. Un père peut s’impliquer, être responsable et faire aussi bien que maman. C’est ce modèle qu'on essaie de mettre en pratique dans notre couple. Si vous voulez savoir comment on y arrive, vous pouvez lire notre histoire. Ce n’est cependant pas sur nous que je veux insister avec ce texte, mais plutôt sur les façons de mieux impliquer les pères pour mieux partager la charge mentale. Et pour que ça arrive, il faut que la société change. Il faut que ce modèle de parentalité soit mieux valorisé, autant par le discours populaire que par des changements dans les politiques sociales.

Congé parental

      Une façon d’y arriver est par une amélioration des congés réservés aux pères. Mon histoire personnelle montre comment le congé de paternité permet une meilleure implication du père auprès des enfants et du foyer et un meilleur partage de la charge mentale.

     Si j'ai la chance de connaître autant les enfants et la gestion du foyer que ma femme, c'est entre autre en raison du long congé parental duquel j'ai pu profiter. C'est comme n'importe quel projet sur lequel tu travailles: Plus tu y passes de temps, meilleure est ta vision globale. Si tu laisses le projet de còté, tu en perds le suivi. Moi et Anna avons pu passer assez de temps chacun avec les enfants pour que nous développions notre sentiment d'être investis dans le projet familial. Quand la mère prend seul le congé parental, évidemment, le père est incapable de garder le rythme de ce qui se passe à la maison.

     Nos enfants ont eu la chance de naître au Québec où les congés parentaux sont assez bien équilibrés, encore mieux que le reste du Canada. S'ils étaient nés en Suisse, en France ou aux États-Unis, je n'aurais simplement pas eu la chance de passer beaucoup de temps avec eux. En Suisse, chaque initiative lancée au parlement pour instaurer le congé de paternité s'est soldée par un échec, de sorte qu'il n'y a actuellement aucun congé de paternité prévu à la loi fédérale. La raison souvent invoquée est que le désir de fonder une famille est une affaire privée, et on ne se soucie pas trop des retombées sociales positives liées à des pères plus présents, un meilleur équilibre des genres et des femmes plus indépendantes.

     Cependant, certains pays (les scandinaves, hé oui...) font encore mieux que le Québec. Au Québec, une grande partie du congé (224 jours) est parental, c'est-à-dire qu'il peut être réparti entre les deux parents. Le congé réservé au père est de 35 jours, contre 136 jours pour la mère. Ce système permet d'adapter le congé selon la situation qui convient le mieux à la famille et aux emplois des partenaires, mais ça signifie aussi que les mères sont encore les premières à mettre de côté leur carrière et prendre la majorité du congé parental alors que les pères prennent souvent l'option de rapidement retourner au boulot. En Suède, les deux parents peuvent se partager 480 jours (16 mois), dont 60 jours appartiennent exclusivement à la mère et 60 jours exclusivement au père.

     Et donc en Suède en 2006, 90% des pères admissibles prenaient un congé après la naissance de leurs enfants. Au Québec, c'était 56%, et on parle de 20% pour le reste du Canada. Cependant, toujours en 2006, les pères Québécois ne prenaient en moyenne que 7 semaines de congé, laissant majoritairement le reste du congé parental aux femmes. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, dont le contexte social, le pourcentage de remplacement du revenu et l'inéquité salariale persistante entre les hommes et les femmes qui fait qu'il est encore "logique" que l'homme soit celui qui reste au travail avec son salaire plus élevé.  Le système québécois est bon, mais il faut identifier ces raisons pour lesquelles les pères utilisent encore peu le congé parental et appliquer des solutions si on veut qu'ils s'impliquent plus dans leur rôle familial; On peut penser à augmenter la partie du congé exclusive au père ou augmenter la proportion de remplacement du revenu. Mais ça passe aussi par améliorer l’équité salariale et changer les perceptions et les attentes sociales liées aux rôles de genre.


La construction sociale des rôles de genre
 
  
  Pour comprendre pourquoi la représentation est importante et d’où nous viennent nos conceptions d’un « bon père » et d’une « bonne mère », il faut s’attarder sur les rôles de genre et leur construction sociale.
     Si on a souvent l’impression que les femmes, avec leur empathie, leur organisation et leur capacité de gestion, sont effectivement plus aptes à devenir les gestionnaires du foyer, c’est qu’on les conditionne à ce rôle. Ces caractéristiques ne sont pas innées, elles sont acquises. Il n’y a pas de fondement biologique pour que les femmes prennent la responsabilité du foyer pendant que les hommes sont au travail. Les différences qu’on décrit souvent entre les genres viennent de la construction sociale de ceux-ci, c’est-à-dire de comment on détermine dès la naissance ce qu’un garçon et une fille doivent aimer et comment ils doivent agir. Par notre façon d’agir avec nos enfants différemment selon leur genre, en ayant des attentes différentes envers eux, en leur choisissant des jouets différents, on forge les adultes qu’ils seront demain. Leur identité est aussi évidemment influencée par les modèles de rôle et les représentations sociales. En somme, on moule les femmes à devenir de bonnes gestionnaires de foyer et on moule les hommes à avoir une carrière ambitieuse et compétitive.
     Ces rôles de genre traditionnels se reflètent par la suite dans les attente sociales envers les hommes et les femmes. Cette notion est mieux expliquée encore par Emma. Ces attentes varient selon la société, même parmi les sociétés dites industrialisées, mais on retrouve partout la même tendance à valoriser la carrière chez les hommes et la famille chez les femmes. Que les hommes manquent du travail pour les enfants qui sont malades ou qu’ils finissent plus tôt pour aller les chercher à la garderie, c’est encore souvent mal vu. Pourtant, les femmes ont de plus en plus accès au milieu du travail et aux emplois exigeants (pensons seulement à la médecine où elles représentent maintenant plus de 60% des nouveaux finissants), mais elles sont encore discriminées à l’emploi en raison des possibles congés de maternité, reçoivent un salaire moindre pour tâche égale et restent souvent prises avec la totalité du fardeau familial. Pendant qu’elles aspirent de plus en plus aux mêmes ambitions professionnelles que les hommes, elles restent enchaînées à leur rôle conditionné de gestionnaire de foyer.
     Les hommes n’ont pas (ou presque pas) fait le chemin inverse de prendre en charge les responsabilités familiales pour délester les épaules des femmes, entre autres parce que les attentes sociales envers les hommes n’ont pas évolué. Le résultat est évident; les femmes sont encore majoritaires à abandonner leurs ambitions pour gérer le foyer pendant que les hommes continuent de progresser dans leur carrière, tel qu’attendu.

    Il est évident qu’il ne faut pas s'attendre que dans chaque couple, les charges soient partagées 50-50 entre les deux partenaires. Il est possible qu'un des partenaire ait plus de facilité avec cette gestion que l'autre. Il est possible que l'un ait un emploi très demandant et que l'autre préfère rester à la maison. Mais il faut que ces rôles ne soit pas liés au genre, mais aux capacités, aux ressources et aux préférences et qu'ils soient distribués selon un commun accord dans le couple.

Les papas absents ou le business as usual
    
   Les rôles de genre traditionnels créent des pères absents ou peu impliqués, et c’est ce genre de pères qu’ont retrouve représentés dans la culture populaire. Voyez cet article: Mom Illustrates What It’s Like To Have Kids In 25 Honest Illustrations. Où sont les pères?

     Cette publication n’est pas fausse. C’est vrai, que ce sont traditionnellement les mères qui se retrouvent avec ces problèmes de la vie quotidienne et qui réussissent ces miracles. Mais là où le bat blesse, c’est que ce type de publication normalise le statut quo et donne l’impression qu’il s’agit, encore aujourd’hui, d’un rôle réservé aux mères. Cette publication s’arrête à décrire une réalité sans promouvoir de meilleure alternative, ce qui tend à normaliser cette réalité. Ce n’est pourtant pas une fatalité et ce n’est plus vrai que ce sont seulement les femmes qui peuvent se reconnaître dans ces illustrations. La ligne est très fine entre décrire la réalité actuelle pour la dénoncer et normaliser cette réalité ségrégative. À Bienne où je vis actuellement, Le groupe de parents sur Facebook s'appelle "Mamas (and papas) de Bienne". Bravo le rôle secondaire, et c’est déjà bon que le père soit même seulement considéré.(Edit 3 novembre : le nom du groupe a été changé pour être plus inclusif, merci.)

     Un autre texte parmi les plus viraux en ce moment est celui qui décrit un "héros", soit un homme qui participe aux tâches ménagères avec sa femme. L'intention du texte est bonne même si ça m'horripile de réaliser qu'il est encore vu comme audacieux de penser qu'un homme puisse participer équitablement aux corvées familiales sans demander de remerciement. On en est vraiment encore SEULEMENT à ce niveau là? Mais le pire défaut de ce texte, c'est que le message-clé sur lequel il se termine est "Donnez un coup de main, soyez de vrais hommes". Un message comme ça place encore la femme comme la responsable du ménage et l'homme comme son "helper" qui attend ses ordres. Peut-être qu'on en est vraiment encore juste là et que des hommes doivent encore se faire rappeler qu'ils ne sont pas dans un hôtel, mais on pourrait se donner des objectifs un peu plus grands.

     Au moins, le papa absent tend à disparaître. Il est de moins en moins accepté. Tant mieux. mais qu’est-ce qu’on nous présente en échange?

Les papas cons comme modèle positif
     Le papa con est plus subtil. Comme déjà décrit, c’est celui qui s’implique auprès de la famille et des tâches ménagères. Il est donc souvent vu comme le modèle de paternité positive. Mais il reste toujours un peu incompétent et même s’il s’implique, ce n’est jamais lui à qui les responsabilités familiales incombent. Quand il cuisine, maman doit nettoyer derrière lui. Quand il s’occupe des enfants, maman doit penser au lavage et à l’épicerie. En fait, elle doit même continuer de s’inquiéter un peu pour les enfants, parce que papa, comme ce n’est pas une maman, il ne sait pas trop comment faire; Par ses imprudences ou son manque de jugement, les enfants risquent de se blesser ou pire, de suivre les mauvais exemples de papa.
     Même les groupes de discussion de "papas qui s'assument" vont renforcer ces préjugés selon lesquels les papas peuvent être bons mais « à leur façon", façon nécessairement différente des femmes. Les pères sont un peu déraisonnables mais c'est correct, ça amuse les enfants. Mais ce n'est pas une différence de caractère entre les hommes et les femmes. C'est une différence de responsabilité. Ce n'est pas une "façon différente" d'élever les enfants ou de gérer la maison. C'est une façon qui ne se soucie pas des conséquences. Si le père peut souvent se permettre d'être tête en l'air et de purement s'amuser avec les enfants, c'est qu'il a la liberté de le faire sans devoir assumer. Je suis certain que les mères aimeraient aussi avoir un peu de cette légèreté.
     Ce modèle de paternité est vu et décrit comme la bonne alternative au père absent mais il ne permet par réellement aux mères de se délester de leur charge mentale; Elles doivent quand-même tout superviser. Le papa con est l’exemple typique d’un foyer ou les tâches ménagères semblent bien divisées en surface, mais où c'est la mère qui, encore et toujours, doit tenir le fort et penser à tout.
     On voit ce modèle de paternité avec des publications comme "20 raisons pourquoi les enfants ne peuvent pas être laissés seuls avec leur père". Ou n’importe quelle publication de la « mère ordinaire ». Ou toutes les fois où on entend parler d’un père qui "garde" ses enfants. Premièrement, je ne garde pas mes enfants, je m'en occupe. Deuxièmement, non, ils ne finissent pas accrochés au ventilateur, il n'y a pas de peinture sur les murs et ils ne s'endorment pas avec une boite de pizza dans leur lit.
    Même Guy Deslisle, auteur que j'adore, se décrit avec cette teinte dans ses "Guides du mauvais père". C'est à objectif humoristique, je sais, mais ça s'insère dans cette idée qu'un père est toujours un peu mauvais avec ses enfants. Peut-être très aimant et attentionné, mais toujours un peu inadéquat. Il fait de son mieux, mais il prend une éternité à changer une couche, il habille les enfants tout croche et on craint pour la vie du petit si on le laisse trop longtemps avec son père.
     En valorisant ce type de paternité, on n’incite pas les pères à êtres vraiment responsables et on ne déleste pas les mères de leur charge mentale.
La maman parfaite
   En parallèle, on continue d’attendre des mères qu’elles soient parfaites. Dans plusieurs de ces textes, infographies ou vidéos, on félicite les mères et on rappelle à quel point elles sont exceptionnelles et irremplaçables, à quel point elle connaît bien ses enfants et sait comment les consoler, et comment elle peut jongler avec des milliers de responsabilité sans broncher. Si on décrit le fardeau inégal que supportent la majorité des mères, c’est rarement pour le dénoncer.
     Le plus hypocrite, c'est qu'Individuellement, c'est un discours complètement différent. Quand une maman est à la maison et est débordée par la charge familiale, il s'agit d'une maman normale, pas de raison d'être félicitée, on la prend pour acquise et on passe notre chemin. À l'inverse, un père qui s'implique est glorifié en héros et traité comme une anomalie, une belle exception qui confirme la règle. Quand il ne fait rien, il est tout simplement normal.
     Qu'on s'entende: c'est une bonne chose, socialement, de reconnaître la charge que les femmes ont dû et doivent encore soutenir quotidiennement. Mais c'est une situation qui doit être considérée comme anormale, pas glorifiée. Actuellement, dans plusieurs de ces discours, même lorsqu'on cherche ultimement à dénoncer cette situation, on renforce plutôt cette dissociation des genres. En glorifiant la mère et uniquement la mère et en faisant passer tous les pères pour des irresponsables, on laisse croire à la mère qu'elle est dans sa position naturelle et au père que peu importe ce qu'il fait, il ne sera jamais à la hauteur.

  Il faut un nouveau narratif, car on doit changer la normalité. Oui, les pères sont malheureusement statistiquement moins responsables de la charge mentale de la famille que la mère; ça ne veut pas dire que ça doit être considéré comme normal. Les père n'ont pas moins de capacités pour ces responsabilités, et les femmes n'ont pas moins d'ambitions pour justifier qu'elles se sacrifient à la maison. Les pères qui partagent la charge mentale doivent être à partir de maintenant considérés comme normaux. Ce sont les pères qui font leur business as usual ou qui « s’amusent" avec les enfants sans partager la charge mentale qui doivent sortir de la normalité. Ce sont eux qu'il faut pointer du doigt, c'est à eux qu'il faut demander pourquoi ils sont retournés si tôt au travail, plutôt que pourquoi ils ont pris un congé de paternité.

Pour une parentalité plus fluide

     Mon but avec ce billet est d'ouvrir une discussion sur les raisons fondamentales qui font que la majorité des hommes ne s'implique toujours pas assez et proposer des solutions.

    D’une part, il faut avoir des attentes plus élevées pour les hommes et les pères et promouvoir de meilleurs modèles de rôle. On ne réussira pas à impliquer plus les pères si on renforce l'idée qu'ils ne sont pas appropriés pour la tâche.

     Dans un même ordre d’idée, demandons des images de masculinité et de paternité positives. Encourageons les artistes, les auteurs et les producteurs qui produisent ces images et ces textes. La représentation est importante.

    D’autre part, si on s’entend pour dire que l’état actuel des choses est un problème, donnons le pouvoir aux gouvernements d’apporter des solutions, comme une prolongation des congés de paternité et plus de possibilités de conciliation travail-famille pour les pères. Demandons également que les conditions de travail des femmes rejoignent celles des hommes et dénonçons les employeurs qui appliquent de la discrimination à l’emploi basée sur le genre.

  Finalement, offrons à nos enfants de s’exprimer dans un environnement qui ne leur impose pas un rôle de genre. Efforçons-nous d’avoir des attitudes similaires avec eux sans distinction de genre et de leur présenter les mêmes opportunités, pour que nos garçons sentent qu'ils ont aussi la capacité de devenir d'excellents père et que nos filles sentent qu'elles n'ont pas à assumer seules la charge mentale.




Commentaires

  1. J'en ai presque pleuré. Merci. Merci du fond du coeur. Magnifique.

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  2. Merci pour ce texte, c'est tellement ça...
    Notre fils est né en Belgique et son père a eu la chance de pouvoir prendre 3 mois de congé parental et il ne l'a jamais regretté. Oui, il a eu droit à des commentaires de toutes sortes (de l'éloge à l'incompréhension totale : "ta femme ne peut pas le faire??"), mais il a formé un lien fort et intense avec son fils dès le plus jeune âge. Ça n'a pas de prix!

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  3. Bizarrement les photos vont à contre-sens de ce qui est dit dans l'article. Le père moderne assoit son enfant sur la plaque électrique...

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    1. C'est marrant, ça ressemble beaucoup aux plaques à induction sur lesquelles j'assoie également mon fils... A moins qu'il ait un taux tout à fait déraisonnable de fer, quel risque coure-t-il donc ?

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  4. Très bon article! Enfin un point de vue pragmatique et non basé sur les genres et leur mentalisation. On ne devrait pas parler de maman ou de papa au final, mais juste de parents car au final un enfant doit être assumé par les 2 parents (cela s'applique également à des couples de même genre d'ailleurs). Mais qu'il est long le chemin pour arriver à cette vision normalisée!

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  5. superbe texte ! ici un papa très impliqué malheureusement vu comme un féniant car il "refuse d'aller travailler " et de payer une personne extérieure pour s'occuper de notre trésor. pourtant il est loin d'être un traîne savate il fait énormément et s'occupe à fond de notre fils. mais parce que cela ne paye pas c'est un "irresponsable qui ne ramène pas d'argent " cela me met hors de moi ! car tout comme moi et même mieux que moi car justement il a un peu cette insouciance (on salit,c'est pas grave on nettoie plus tard alors que moi je le ferais tout de suite et perdrait du temps de jeux avec mon fils finalement) il cuisine,fait le ménage et joue avec notre fils en même temps! pourquoi notre société n'évolue t-elle pas afin de trouver normal un homme qui fait cela?! j'ai eu toute une année que j'ai consacré à ma famille. mon mari étant également présent nous avons pu voir grandir et évolué notre enfant ensemble et partagé tellement de superbes moments! nous nous fichons que les gens soit "choqué " ou ne comprennent pas ce choix. on assume et on savoure cette famille soudée que nous sommes grâce à ce temps partagé ensemble tous les trois

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  6. Je pense aussi que nous les mamans avons aussi beaucoup de travail a faire pour resister a notre besoin de contrôle, lâcher du leste, faire davantage confiance au conjoint et accepter que tout n'est pas toujours parfait.

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  7. Bonjour,

    Tout d'abord, merci pour cet article qui ouvre le débat et surtout la réflexion sur un sujet qui me touche tout particulièrement.

    Comme beaucoup de pères qui tentent de s'améliorer et d'aller plus loin dans leur propre parentalité, j'ai été fortement touché par l'article d'Emma. Touché par le simple fait qu'il mettait des mots sur ce que je ressentais en moi.

    Et pourtant, sur l'échelle du père moderne, j'ai dépassé l'étape que tu appelles le "papa con". Mon secret?

    1. Avoir habité seul dans ma jeunesse qui m'a permis d'apprendre l'ensemble des tâches ménagères et pouvoir les faire par moi-même
    2. Avoir eu une femme alitée pour deux grossesses me demandant de prendre quasiment tout en charge à la maison (quasi car j'ai eu la chance d'avoir de l'aide de nos parents)

    Et donc, de part mon histoire, je trouvais que je faisais partie d'un couple moderne :
    - Je prends en charge les enfants tous les matins du moment où je leur fais le petit déjeuner au moment où ils sont arrivés à la crèche/école
    - Je m'occupe des courses, de la vaisselle, des repas du midi et cuisine le weekend, du repassage de mes affaires tout en gardant les tâches dites masculines (mais pourquoi ce clivage??) le jardin, les poubelles, le sèche-linge, le bricolage, ...
    - J'essaie d'être présent au maximum de mes capacités pour ma famille

    Mais j'ai lu cette bd et j'ai compris que j'avais beau prendre autant de choses en main, je n'étais jamais dans un mode de planification, de réflexion à long terme. Exemples simples : je n'ai aucune idée de ce qui se trouve à l'agenda familial ou partir en vacances signifie pour moi vider mes tiroirs dans une valise et oublier la moitié de mes propres affaires...

    Alors voilà, je lis ton article et je réalise qu'en effet, nous vivons dans une société qui nous donne des modèles absurdes et malheureusement notre cerveau a tendance à formaliser le reflet que nous renvoient les autres de nous-même ce qui fait que plus cette vision est véhiculée, plus la société ira dans ce sens et il faudra fournir de gros efforts pour combattre cette propre vision que nous aurons de nous.

    Mais quand je lis ton article, je réalise qu'encore plus fort comme barrière est le problème des congés parentaux et de la réflexion budgétaire qui se dégage de ce choix. Quand tu gagnes plus de deux fois le salaire de ton conjoint, tu peux tirer le problème dans tous les sens, il est difficile de s'imaginer de diminuer ton temps de travail sans avoir un réel impact sur ta famille. Et donc prendre un congé parental en tant que père semble tout simplement infaisable en l'état.

    Comme c'est un débat ouvert, je suis plus que fortement intéressé d'en discuter pour récupérer avis, conseils et bonnes idées pour avancer un petit plus dans la bonne direction !

    Merci

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  8. Vous avez bien décrit ce que beaucoup de couples et de papas vivent, notre cas est aussi parlant, lorsque notre petit est arrivé au monde, on a décidé que papa arrêterai de travailler 2 ans pour s'occuper du petit et éviter de le confier à une tierce personne, mais on lui a signifié qu'il pouvait s'ennuyer ( chose qu'on aurait pas dite à une femme !) On s'étonnait qu'il accepte que ça soit sa femme qui rapporte l'argent et qu'il assume d'être "homme au foyer!" Nombre de fois j'ai répondu aux commentaires par un argumentaire d'égalité et d'implication du papa, puis, par épuisement on a fini par répondre aux curieux et moralisateurs que c'est notre vie et qu'ils n'avaient pas à la commenter, mais cette expérience nous a montré à quel point on est loin d'un changement des moeurs et des habitudes et ça nous a renforcé dans notre lutte quotidienne pour changer les choses.

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  9. Elle commençait à m'agacer Emma avec cette histoire de
    charge mentale qui nous ridiculise. Merci, donc, papa du troisième type ;)

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    1. Bonjour,
      Je ne vois pourtant pas mon article comme une opposition à la vision d’Emma, au contraire. Elle a tout à fait raison de dénoncer que dans la plupart des foyers, c’est encore la mère qui doit rester en charge de toutes les responsabilités. Quelques contre-exemples comme le mien et peut-être le vôtre ne changent pas les statistiques. Mon point est d’arrêter de croire que l’homme est fondamentalement incapable et de construire un discours populaire qui considère que les pères peuvent être bons et responsables quand les bonnes conditions sont en place. Je crois que la nuance est importante, et je n’ai pas senti dans les BD d’Emma qu’elle ridiculise les hommes. Elle dénonce au contraire les conditions sociales qui les poussent à être des papas “cons ou absents”

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    2. Dans le couple, le conjoint se construit aussi sur ce que l'autre n'est pas... un homme hyperactif au foyer peut mettre mal à l'aise une femme qui a alors du mal à se retrouver dans la représentation classique de la femme. Dans ce sens, il me semble plutôt positif que femmes et hommes se construisent sur des stéréotypes de genres, qui laissent de la place à l'autre.

      Ce qui m'a gêné dans la BD d'Emma, c'est que les hommes sont infantilisés. Ce n'est pas parce que tu n'es pas à l'aise avec les enfants ou avec la cuisine que tu peux être comparé un gamin de 14 ans!

      De plus, cette histoire de charge mentale se confond avec une tendance qu'ont les femmes à tout planifier pour que tout se passe comme elle l'on imaginé, aussi un peu parce qu'elles stressent face à l'inconnu, alors que nous les hommes sommes souvent plutôt l'improvisation. Pas par incompétence, mais parce que ça fonctionne aussi.

      En tous cas depuis cette BD, et parce que ma femme me gonflait avec cette histoire de charge mentale, j'ai cherché à mieux m'organiser, et j'ai découvert Keep de Google : c'est vraiment un super outil pour avoir toujours un coup d'avance sur madame - enfin, ne pas toujours avoir un coup de retard :S

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  10. C'est très intéressant. Merci beaucoup.

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  11. Je suis entièrement d'accord avec vous sur le congé parental qui est la première source du déséquilibre. Mon mari était intérimaire au moment de la naissance de notre fille, il a donc pu "choisir" le chômage pendant mon congé maternité, pour que nous soyons tout le deux avec notre bébé. Le résultat est qu'il en savait autant que moi sur la gestion de la vie quotidienne avec bébé, sur le suivi médical, il allait seul à la PMI quand j'étais fatiguée. Nous avons repris le travail ensemble, et c'est donc ensemble que nous gérons tout depuis, selon nos horaires et nos possibilités.
    Par ailleurs, je continue à marteler qu'un papa présent pendant le congé maternité aide à ce que la maman reprenne dans de bonnes conditions, en bonne santé physique et mentale, et très dispo pour son boulot !
    "C'est comme n'importe quel projet sur lequel tu travailles: Plus tu passes de temps dessus, meilleure est ta vision globale" --> c'est donc tellement vrai que ça crève les yeux !
    Merci pour ce billet.

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  12. QUOI ? Vous dites du mal de Guy Deslisle ?! :)

    Je comprends ce que vous dites mais je trouve que les albums de Guy Deslisle sont plutôt un bon exemple de ce que vous décrivez comme bonne représentation.

    Quand j'ai lu ses BDs (et pas que les guides du mauvais père mais aussi ses récits de séjours à l'étranger) j'ai trouvé que c'était une super représentation pour tous les parents : apprendre à vivre avec ses enfants comme on le faisait avant, leur faire découvrir ce qu'on aime et les bons côtés de la vie.
    C'est particulièrement vrai dans l'album "Chroniques de Jérusalem" où il décrit sa vie d'"homme au foyer" qui a suivi la carrière de sa compagne.

    Bref, je conseille cette lecture pour une vision positive de la paternité telle que vous la décrivez ! Et je vous félicite pour ce très intéressant article.

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  13. Bonjour, j'apporte un peu de débat. Je suis d'accord avec vous mais j'aimerai rajouter une subtilité. Je suis convaincue que nous sommes fondamentalement différents:

    http://www.psychologies.com/Couple/Vie-de-couple/Hommes-Femmes/Articles-et-Dossiers/Hommes-femmes-vive-nos-differences/Differences-M.-Cerveau-Mme-Cervelle

    http://www.futura-sciences.com/sante/actualites/biologie-cerveau-homme-cerveau-femme-cablage-serait-different-50687/

    Je n'ai pas aujourd'hui plus d'articles à partager mais après 10 ans de vie commune et en voyant autour de moi ce qui se passe au sein d'autres couple, le constat est sans appel. Nous, les femmes avons beaucoup de mal à lâcher prise, à ne pas vouloir tout contrôler....
    Encore un exemple....tout à l'heure, mon mari rentre après d'être absenté 2h, je suis en train de finir de préparer à manger avec mes 2 enfants collés aux jambes. Je nettoie la table, il s'installe devant l'ordi pour "demander un remboursement". Et alors je dis "tu ne pourrais pas m'aider?? Mettre la table par exemple........" visiblement il ne voyait pas son utilité à 12h20.

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  14. je lis ça partout la charge mentale , allô quoi tu sors d'où ?les mecs sont modernes font tout à la maison maintenant , changent les couches et font les courses , la cuisine et on se fait gueuler dessus en + .sérieux c'est avec des blog de merde comme ça qu'on monte la tête aux mères

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  15. Bien d'accord. Chez moi, les tâches ménagères sont bien partagées, mon mari "s'occupe" des enfants, et donc je devrais me sentir mieux (ça n'a pas tjs été comme ça) mais pourtant je me sens tjs sous l'eau. Et je viens de me rendre compte du pourquoi. Même si l'homme gère le foyer, la mère passe tjs derrière ou dois tjs penser à tout. (ramasser les habits partout quand c papa qui gère les bains et la mise en pyj, fermer les boutons des vêtements qd papa habille les enfants, leur faire mettre une veste ou un manteau qd il fait froid et que les enfants s'apprêtent à sortir en tee shirts, penser aux repas, signer les cahiers, s'inquiéter sur les soucis des enfants... et j'en passe...). Merci pr cet article !

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  16. VOTEZ VOTEZ !!!!! ET FAITE PASSER :
    https://parlement-et-citoyens.fr/projects/petition-legislative/collect/deposez-votre-petition/proposals/pour-l-allongement-du-conge-d-accueil-ou-co-parental-de-11-jours-a-6-semaines

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  17. Bravo pour votre texte. Aux mamans aussi, j'en suis une, d'arrêter de penser que notre manière de faire est la "bonne". Il faut lâcher du lest et laisser de la place aux papas, mais une vraie place, pas une place de : "tu vas faire comme je veux et comme je pense que c'est bien !". Bravo aussi pour le débat qui s'ouvre, il en est temps. Aujourd'hui, mes enfants sont adultes et j'espère bien que mon fils aura le plaisir de s'investir autant dans son rôle de père que ma fille dans son rôle de mère. Nous avons aussi, nous les parents, un vrai travail de transmission à faire auprès de nos enfants. Mais je veux croire que nous sommes sur le bon chemin !

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  18. Marc !
    Merci pour ce bel article.
    Je suis encore jeune et loin de la vie de famille mais le sujet m'intéresse. Mais tu as définivement semé des graines de sagesse et d'inspiration ! Peut être même que grâce à toi je saurai identifier les papas cons en amont :) merci !!!

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  19. Très juste. Personnellement, je ressens une forte appartenance à la catégorie "papa con", mais ce n'est pas par choix. Ma femme ne délègue rien, elle n'accepte pas que les choses soient conçues et réalisées différemment, donc impossible d'occuper une autre place que celle du "papa con". Je m'occupe de la lessive, du lave-vaisselle, du rangement, du bain de notre enfant, d'une bonne partie de la logistique... mais il s'agit de tâches purement "opérationnelles", car le niveau décisionnel ne m'est pas accessible. Il y a de nombreuses mamans qui se plaignent de leur charge mentale, mais une grande partie d'entre elles n'est pas prête à déléguer. C'est une partie du problème.

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    1. Je me pose toujours cette question : est-ce qu'une grande partie d'elles n'est pas prête à déléguer ou si c'est la manière dont cela a été proposé qui est à l'origine du problème ?

      Si on lance la discussion en proposant "en quoi puis-je t'aider?", n'est-ce pas déjà reconnaître que la charge mentale n'est pas chez nous?

      Je me demande si la bonne méthode ne serait pas plutôt de choisir un point que nous voulons prendre en charge (il faut bien commencer quelque part), réfléchir à comment nous voulons le prendre en charge (car cela ne doit pas être de la même façon que notre moitié féminine) et proposer notre petit "plan d'action".

      Un exemple ?

      Chez nous, chacun s'occupe d'un enfant pour sa phase de dodo (c'est facile, 2 enfants, 2 parents) mais ayant le plus grand en charge pour raison d'allaitement, mes chances d'avoir une soirée plus tranquille sont également plus grandes. A moi donc de faire le premier pas et de poser une volonté du type "je te propose de prendre la relève pour le plus jeune s'il se réveille entre 20h et 00h" par exemple. Expliquer également ma démarche : "Si je le fais, j'utiliserai quelques chansons pour le calmer puis je le poserai dans son lit en attendant à ses côtés qu'il s'endorme".

      Qu'en pensez-vous ?
      Il me semble qu'en utilisant une méthode basée sur une volonté personnelle, on casse un petit peu la charge mentale de l'autre non seulement en prenant une charge de "travail familial" mais également en partant du principe qu'on décide de prendre cette charge et on ne vient pas la "demander".

      J'essaie d'apporter des idées surtout pour m'aider à mieux comprendre comment évoluer mais j'espère trouver également une discussion à ce sujet pour apprendre :o)

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    2. Oui c'est intéressant comme démarche. Comment réagit votre femme ?

      Le problème de la mienne, c'est qu'elle aura de toute façon du mal à accepter que la tâche soit faite différemment que si elle s'en était chargée :-)

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  20. En Allemagne, les 2 parents ont 14 mois de congés parentaux à se partager payé à 65% du revenu imposable et majoré à 1600€ par parent. C'est la Loi. Ce n'est pas parfait surtout si des différences de revenus sont grandes entre les parents mais ça encourage les pères.
    Il faut absolument que cette possibilité existe en France aussi ! 11 jours c'est une insulte à la paternité !

    On a fait 7 mois chacun pour le 1er enfant on recommence pour le second.
    Après 7 mois de papa à assumer en grande partie la fameuse "charge mentale", on sait mieux la partager ensuite. La maman sait que le papa assure aussi et elle arrive à ne plus se forcer à penser à tout. Le papa veille aussi naturellement à l'équité des tâches.
    Bref, je pense que l'équité homme-femme en revenus comme en temps parental fait disparaître naturellement cette charge si dérangeante.
    Bisous

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    1. Oups correction : 1800€ et pas 1600€. Et c'est plus 10% si les 2 enfants ont moins de 3 ans.

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  21. Bonjour à tous,
    J'ai honte pour tous les bons papas du monde. Où vivent ces gens avec autant de préjugés sur les hommes et les papas. Je suis papa et tous mes amis papas prennent leur rôle à cœur. J'ai juste l'impression de lire les propos d'une femme qui en a marre de s'occuper de ses enfants parce que c'est à la mode de ne penser qu'à soi et elle se défoule en blâmant tout sur le papa de son enfant. Je trouve cela bête et méchant. Ne peut-on pas être plus malin et plus fin que cela? Chaque couple est différent et l'amour résout tout et l'équilibre d'un couple n'est pas l'équilibre d'un autre. Chacun le trouve. Je n'ai pas un seul ami qui laisse sa femme en plan et qui lui laisse tout faire. C'est de la frustration et de la méchanceté ce que je vois. Une femme peut se permettre d'être méchante avec un homme car elle est progressiste mais dès qu'un homme parle, c'est un macho vieux jeu. Depuis quand le monde est-il aussi peu nuancé ? Très déçu. Vous ne donnez pas l'envie à un homme de vous aimer et de vous soutenir. Je plains vos enfants si vous parlez de leur papa comme ça! Forza bons papas!

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    1. Bonjour,
      Je ne suis pas certain de comprendre votre commentaire. Cet article a été écrit par moi, en tant que père. Ce n'est pas ma femme qui se défoule sur moi, c'est moi qui dit justement qu'il existe des modèles de bons pères et qu'il faut les représenter si on veut que plus de pères s'assument justement dans ce rôle positif. Avez-vous lu l'article jusqu'au bout?

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    2. Bonjour, j'ai dit, on dirait que cet article est écrit par une femme. Je ne vois personne autour de moi ( une seule personne en fait ) qui doit passer par tout une démarche psychologique pour devenir un bon père. Le rôle du père change et c'est tant mieux. Mais il y a toujours eu de bons pères, je ne vois pas en quoi on doit s'assumer. On est parent et on aime nos enfants. Chacun essaye d'être heureux et les charges affectives, les poids et tout le bazar, c'est du psychoschtroumpf. On aime et on ne compte pas et congé parental ou pas on s'assume et on fait ce que l'on peut. On croirait lire un guide pour papa stupide qui ne comprend rien ou qui joue des rôles ( papa absent- papa con !) Chacun a toujours fait ce qu'il pouvait, en son temps et même si avant, le père était absent, il pouvait avoir de bonnes raisons et ce n'était pas forcément un choix et cela ne l'empêchait pas d'aimer ses enfants. L'idée que les femmes sont toujours les pauvres malheureuses me déplaît car c'est justement en disant cela que l'on ne donne aucune place au mari pour prendre sa place. J'en ai marre que les femmes pensent qu'elles sont plus nécessaires à l'éducation de leur enfant que les hommes. Ce sont des préjugés à deux balles. C'est de ces préjugés qu'il faut sortir et ce sera bien plus efficace qu'un congé parental manqué par le papa. Il est débile de croire que si le papa n'a pas de congé, il ne prendra pas son rôle au sérieux et il ne comprendra pas ce qu'est d'être un vrai parent. Non, je n'ai pas lu l'article jusqu'au bout car il y a trop de caricatures à mon goût et on enfonce le papa dans un rôle de débile qui doit d'abord être éduqué par une femme pour comprendre ce qu'est l'amour qu'un père peut ressentir pour son enfant.

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    3. C'est justement le problème de ne pas lire les articles jusqu'au bout.

      Les caricatures du début, je les dénonce. Je dénonce justement qu'on présente la mère comme la seule qui puisse s'occuper des enfants et de leur éducation. Cette représentation est mauvaise pour les mères, qui sont normalisées dans ce rôle, et mauvaise pour les pères, qui sont "exclus" de ce rôle. Le papa absent et le papa con sont des représentations médiatiques qui nuisent au débat et renforcent les stéréotypes. Quand il n'existe que ces deux représentations, c'est ce qu'on en vient à attendre des pères. Et il est connu que les attentes et stéréotypes sont internalisés et forgent la personnalité des futurs pères.

      Malheureusement, il y a deux côtés. D'un côté, les médias ridiculisent les pères. Mais de l'autre, encore une grande partie des responsabilités familiales tombent effectivement sur les femmes. C'était correct en 1950, quand les femmes étaient au foyer et les hommes travaillaient. Ce ne l'est plus maintenant que les femmes prennent leur place sur le marché du travail et partagent les mêmes ambitions que les hommes (avec raison).

      Comme vous dites, ce n'est pas nécessairement une question de volonté. La plupart des hommes font leur possible. Mais certains, peut-être, prennent pour acquis le soutien de leur femme. Et d'autres, qui voudraient s'impliquer plus, sont coincés par les attentes du travail, ou par la distance relative qu'ils prennent par rapport aux enfants en ne pouvant pas passer autant de temps avec eux que leur mère.

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    4. Vous avez raison, je le lirai jusqu'au bout. Ma femme ne l'a pas achevé non plus car il commence assez mal. Merci de vos réponses calmes et pondérées. Je me suis un peu énervé car l'envie de faire sauter les clichés débiles est très forte en moi et j'estime que je n'ai rien à apprendre pour ce qui est des sentiments et de l'envie de s'impliquer. Cela dit, je suis peut-être plus impliqué que d'autres même si j'ai mes défauts. Je connais des mamans très peu chaleureuses, des papas gâteaux, des papas au foyer, et des femmes carriéristes qui ne veulent pas d'enfants. Je me dis que les visions imposées par la société ne sont que des visions imposées à un moment. Si on n'y croit pas, on peut vivre dans une autre réalité. Ainsi, la femme sans enfants peut voir l'homme comme un irresponsable car elle refoule son désir d'avoir un enfant. Je pense que les rôles étaient différents avant mais restons humbles, nous ne sommes pas si avancés que cela par rapport à nos aïeuls. On n'a pas commencé à aimer dans notre belle société individualiste et en perte de valeur. Même si les hommes ne savaient pas toujours utiliser les mots pour dire qu'ils aimaient leurs enfants, ils n'ont pas commencé à aimer car leur femme est partie travailler. Merci

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  22. Je réfléchis à votre article depuis mon dernier commentaire, et je me dis que plutôt qu'agir sur les congés parentaux, il vaudrait mieux agir sur l'image du papa véhiculée par les médias. Quand un homme viril apparaît il à l'écran en portant un bébé avec naturel? Ça me frappe de voir que dans certains pays comme le Cameroun que je connais bien, les hommes qui ont un culte de la virilité sont en même temps très proche des petits et peuvent facilement prendre votre bébé dans les bras alors qu'ils votre connaissent à peine. Pour dire que tout ceci est surtout une question de représentation du rôle de papa dans notre société, et d'une sorte d antagonisme entre la masculinité et la paternité. Exactement comme la question des noirs américains, qui subissent un racisme ancré dans la culture américaine, et qui a donné lieu à des quotas d'apparition des gens de couleur dans les médias. Pourquoi pas un quota de papas qui soient aussi des 'hommes masculins'. Je suggère que James Bond change une couche en costard dans le prochain opus, entre deux bagarres.

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