D'un continent à l'autre

Quelques messages que j'ai écrit en chemin ... 

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Heathrow International Airport - Londres, UK 

Premièrement, Bonne année! 

Je profite de mon nouveau départ et de ma courte escale à Londres sous le soleil levant pour faire le point sur le dernier mois. 

J'avais beaucoup d'inspiration sur ce que je voulais écrire dans ce post, mais voyez-vous, comme d'habitude, je n'ai pas dormi dans l'avion transatlantique et le sommeil n'ira qu'à ce soir. Et j'ai beau prendre un grand café et me laisser baigner du soleil matinal devant les grandes fenêtres de l'aéroport, l'inspiration vient difficilement. Il risque donc de manquer des choses importantes que je voulais dire. Tant pis. 

En gros...

Les dernières journées de la Californie ont été spéciales. "Rapailler" sa vie avant un nouveau départ, refaire ces valises, et dire adieu, encore, à des gens à qui je commençais à m'attacher. Ça peut vous sembler une plainte de luxe, j'en suis conscient. Je mène une vie que plusieurs rêvent. Il y a une part de volonté qui m'y a amené, mais je sais aussi que j'ai beaucoup de chance. Mais présentement, ma vie est meublée de relations et d'attachements éphémères. Ça peut paraître excitant. Au début, ce l'est. Et à la longue, ça devient un peu vide, angoissant. Chaque personne laissée derrière, chaque lieu que je quitte devient un affront à mon moral, comme une nouvelle cicatrice à chaque fois. J'en reverrai certains, et plusieurs autres non. Mais il faut s'habituer, et considérer tout le bien que ces rencontres, même éphémères, peuvent faire dans une vie!

Alors voilà, je me suis organisé quelques souper d'au revoir et j'ai tourné le dos à Berkeley. Je dois encore remettre mon papier final sur lequel je travail encore. J'ai cru naïvement que la période des fêtes serait un bon moment pour travailler dessus...

Je suis donc parti pour Vancouver où je rejoignais Anne-Sophie.  Je redécouvrais la ville du mieux que je le pouvais. J'avais oublié à quel point c'est une ville magnifique, avec ses plages et ses montagnes qui côtoient les gratte-ciels de si près!

Nous avons entamé la traversée du Canada. Et j'essaie d'écrire quelque chose à propos de cette traversée, mais rien ne me parait vraiment adéquat. Oui, les prairies sont longues et plates. Mais il a quand-même quelque chose de grisant, cet horizon infini. Oui, les rocheuses sont magnifiques. Ce sont plus que des montagnes, ce sont des massifs, des monstres qui sont presque réconfortant par leur présence. L'Ontario, c'est le retour des plateaux et des sapins, le contour des grands lacs, la paix et le vide. Et nous, bon, on apprenait nos capitales d'Afrique et d'Europe de l'Est, on laissait nos têtes se perdre dans le paysage quand c'était à l'autre de conduire, on dénichait les restaurants et les motels les plus ghettos possible, et on est passé à travers nos listes de musique.

Ah, et on a été déçu de l'absence de neige quand on est arrivé au Québec! Heureusement que mère nature s'est vite reprise!

Je suis heureux d'avoir passé deux semaines dans la neige, le froid. L'esprit des fêtes. Le bonheur se trouve quelque part entre le moment ou tu te gèles les pieds dehors en ski de fond et celui où tu joues de la guitare en buvant du cidre chaud.

Me voilà maintenant reparti de l'autre côté de l'Atlantique jusqu'en mai. Nouveau continent, nouvelles rencontres, nouvelle attitude, nouveaux projets. Avec ma Guitare, un BackPack plus léger que jamais, et mes souliers. Un mois de cours en Ouganda (Gulu, plus précisément), un mois de stage en médecine tropicale en Tunisie, et ensuite.... On verra!


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" On demande à être seuls, toujours plus seuls, et en même temps, on ne se supporte pas soi-même. Le désert post-moderne n'a ni commencement ni fin". G. Lipovetski. 
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Entebbe - Uganda

Je croyais pouvoir envoyer le dernier message à partir de l'Aéroport de Londres, mais l'internet ne voulait pas marcher. Alors plutôt, me voilà à Entebbe! J'ai commencé à rencontrer les gens du cours. Les organisateurs sont un couple de médecin Américains passionnés et un peu hippies. Ils ont amené avec eux leur petite fille de 9 mois! 

Pour l'instant, j'aime tout! Je me sens si bien. Je n'avais pas trop envie d'avoir mon ordinateur, mais je voulais vous envoyer ce message avant de vraiment déconnecter. En effet, je ne prendrai pas de clé 3G, ni de carte SIM pour mon cellulaire. J'enverrai des nouvelles si je trouve le temps et l'envie de le faire avant d'aller en Tunisie.  Écrivez-moi quand-même, je vais essayer de vous lire ;) (Pour la gang d'INcommunity, ce seront les messages que je lirai en priorité chaque fois que j'aurai une connexion) 

Pour ma part, no news, good news, comme on dit! 

Demain, je pars pour Gulu avec le groupe, dans le Nord. Une population qui a été très affectée par la guerre civile avant qu'elle ne se déplace en RDC. Ça promet d'être incroyablement formateur, comme voyage! 

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War is never as we were taught, a mere black and white duality, a fight between good and evil. In fact, it is almost always a context of evils fighting against others for power, with dramatic effects on the vulnerable, on those who never signed for these power struggle. There is never any winner, in most cases. 

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"Only if unnecessary sickness and premature death don't matter can inegalitarian systems ever be considered efficacious." Paul Farmer - Pathologies of Power. 


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