Le vide

Oakland - Californie
Jean Leloup - Balade à Toronto

À en croire les statistiques de mon blogue de la dernière semaine, les gens qui me lisent proviennent majoritairement des États-Unis, de l'Allemagne et de la Pologne. Éh bin... ça me perturbe un peu... Pologne, really?

Pages vues par pays
États-Unis
59
Pologne
34
Allemagne
6
Canada
5

Bon. Ça fait encore un petit bout que je n'ai rien écrit, et je me demandais bien quand je le ferais. Je commence à écrire au rythme d'une suite Fibonnaci. Mon prochain post devrait être quelque part au printemps...

En fait, je voulais créer un effet de surprise. Je voulais qu'en ouvrant mon blogue, vous ayez un vidéo de moi qui saute dans le vide, en parachute. En fait, je devrais dire dans l'immensité! Car oui,  j'ai sauté un 10 000 pieds, le 22 octobre dernier. Mais grâce à un remaniement des resources humaines, mon vidéo risque de ne pas arriver avant un petit bout. Et l'effet de surprise est un peu raté!  Vous pouvez regarder celui-ci en attendant. Avec un accent français (un vrai!) en prime!




Alors là, ça remonte à loin. Je peux vous parler qu'avec deux amies, on s'est loué une voiture pour faire un Roadtrip de côte Ouest américaine (oui oui, LE rêve!). Le vide d'esprit et le plein de bon temps!











Nous avons commencé par aller faire un tour dans Muir Woods au nord de San Francisco et se promener dans les bois avec les redwoods (une espèce de sequoia). Un peu plus au nord, à Stinson beach, on s'arrête sur la plage pour apprécier le coucher de soleil, jouer de la guitare et boire du vin. C'est là qu'a été prise ma photo de profil Facebook.







On traverse ensuite la péninsule de San Francisco, vers le sud, par la côte,  pour rejoindre Half Moon Bay. Là-bas nous attendait notre auberge, qui s'avère être un phare, et on entend très bien les vagues du pacifique s'abattre sur la côte à partir de notre fenêtre de chambre. Le lendemain matin, s'ajoute à la beauté du son la beauté du paysage. La côte ouest n'est pas rêvée pour rien. C'est magnifique. Le pacifique est agité et les côte sont majestueuses, des falaises rocheuses prises dans un brouillard épais.





On conduit ensuite vers Santa Cruz en faisant quelques arrêts. Notre principale playlist est désormais Surface of Atlantic, dont mes deux compatriotes sont tombées amoureuses. Ça jouait sur repeat, et c'était hors de question de faire jouer autre chose!




On décide de continuer notre route vers Monterrey pour visiter l'aquarium de la baie et y passer la journée. On retourne à Santa Cruz où nous avions réservé une auberge, et dans un élan de motivation on décide de sortir, et de fermer le bar!


Lendemain matin, réveil difficile, on appelle Enterprise pour réserver l'auto une journée supplémentaire. On met le cap vers Lake Tahoe. Le paysage sur le chemin est magnifique, les montagnes commencent à se dessiner. Et à mesure qu'on progresse dans le "mainland", les hippies californiens sont remplacés par les Américains typiques, avec leur pick-ups, leur McDonalds et leur SupersizeMe. Mais Lake Tahoe en vaut la peine, on décide de progresser au coeur de cette
population hostile...


Je ne m'attendais pas à ça. Je croyais que Lake Tahoe était un petit lac entouré d'une forêt et de petites montagnes. Me voilà à l'entrée des rocheuses californiennes, avec vue sur les glaciers. Je ne pensais jamais être aussi heureux d'avoir froid! Bon sang,  quel bonheur! Et les montagnes sont magnifiques. Petit coucher de soleil sur le lac qui donne une teinte orange aux glaciers, et on décide de se réchauffer avec une soupe à l'oignon et du vin. J'ai même un chandail de laine. Le genre de plaisirs qui valent bien moins la peine quand il fait 25 degrés. On fini ça avec des chocolats chauds + baileys et guitare dans la chambre d'hotel, jusqu'à en empêcher les voisins de dormir un peu trop tard dans la nuit...


Fin du roadtrip. Un vrai décrochage, un voyage au coeur de mon voyage, comme je les aime.

Durant la semaine, je dois faire un peu de rattrapage sur mes lectures, d'autant plus que je fais une présentation à propos de l'organisation des pouvoirs et les vulnérabilités en santé au courant du cours de mercredi. Tout se passe bien, rien à craindre!







Maike quitte San Francisco le vendredi. Fin de son aventure! Avec d'autres amis, la fin de semaine suivante, on passe la fin de semaine à Treasure Island pour le festival de musique. Un orgie de musique. Mes oreilles n'en peuvent plus, après deux jours, mais ça a valu la peine. Sauf peut-être le fait que ça m'a fait rater l'occasion de prendre du vin avec Paul Farmer. Ouais, vous avez bien lu. FML.




Mélissa arrivait le mardi, alors je suis allé faire un tour à l'aéroport. Étrangement, San Francisco prenait une autre perspective quand j'essayais de le faire visiter à quelqu'un, et je me sentais pour la première fois dans un rôle de touriste. Vous savez, je n'ai même pas fait Alkatraz, ni Telegraph Hill encore. Je crois que je ne sens pas assez de pression. Peut-être que je vais tout faire dans la dernière semaine.



Bref, j'ai eu beaucoup de bon temps avec Mélissa! C'est d'ailleurs avec elle que je me suis lancé en parachute. Merci beaucoup d'être venue me tenir compagnie pour un moment! J'espère que tu as apprécié Las Vegas et Los Angeles! ;)

Ensuite, je suis revenu à Montréal. Désolé pour ceux qui ne savaient pas. Je restais peu de temps, et c'est difficile d'essayer de voir tout le monde, surtout quand en fait, j'étais plus à Berthier qu'à Montréal, alors j'ai fait ce que j'ai pu. L'automne était magnifique! J'ai l'air d'être un maniac du froid, mais non, en fait, j'aime la progression des saisons, je crois que j'en ai besoin. Le renouvellement continuel. Bref, l'automne était encore magnifique, je l'ai attrapé au vol avant que Novembre de vous rentre dedans. J'ai eu le bon morceau. Et me revoilà maintenant à Oakland!

Je viens de me faire donner un T-Shirt de Che Guevara (je ne devrais pas mentionner ce nom sur mon blogue, je risque de me faire jeter dans le Pacifique du haut d'un hélicoptère par un Mitt Romney déguisé en Uncle Sam).  J'ai passé la journée au Café Révolution à faire mes lectures avant qu'un jeune d'environ 12 ans ne s'assoie à côté de moi et commence à me faire la conversation!

Mes cours sont toujours intéressants. Demain, mon prof a changé le cours de place pour qu'il puisse participer à la manifestation de Occupy Oakland. Il va y avoir grève générale. Ça commence à chauffer!


Ce que j'apprends est si loin de la médecine, mais tellement relié. Je me bourre de théories et de façon de voir le monde qui me permettent de mettre des mots sur des concepts et d'organiser ma propre perception du monde. Je suis en train d'apprendre, dans le pays développé où les richesses sont le plus inégalement distribuées, ce que ces inégalités font sur la santé des individus. Je comprends mieux comment les hierarchies s'entretiennent, comment les rapports de forces sont maintenus. Comment un individu peut percevoir des options limitées par sa positionnalité sur l'échiquier social, et s'enliser dans un cercle vicieux. Et voir comment toute cette violence structurelle peut en venir à affecter biologiquement un individu. C'est fou? C'est du gros bon sens, avec des mots. Mais du gros bon sens qui est pourtant étranger à beaucoup de gens.

Dans les rues de San Francisco, 3 fois en 3 soirs, je me suis retrouvé à faire la conversation à l'arrêt de bus, un peu trop tard la nuit. Trois fois de suite, un individu différent, différents types de psychoses avec une certaine logorrhée. Des quasi-monologues, entrecoupés de quelques questions. Ils essaient de parler à des gens qui les fuient.

Monologue de l'un d'eux : "Oh, you live in West Oakland, really? You dude are not afraid of black people, are you? [NDLR - mon interlocuteur est lui-même noir]. That's a freaking ghetto, this place. And all those white mothafucka out there are afraid of black people, they say it's dangerous out there. I built this country my friend. I built it. And still they are afraid of me. [Il sort une espèce de mini-scie de sa poche]. You see that? People are afraid when I pull this out. This only a tool. Do I look dangerous? I'm not".

Conséquence d'un système qui distribue les violences vers les "classes inférieures", la maladie mentale frappe fort. Et quand elle frappe, elle est visible. Le racisme, les pressions sociales, la pauvreté, le War on drugs, sont des catalyseurs de toute sortes de pathologies.  Et l'absence de suivi adéquat, de support social, de traitement abordable fait que ces gens n'ont aucune chance de voir leur état se stabiliser.

Le Self Made Men est un mythe qui perdure encore... Les Steve Jobs existent, mais ils sont rares. Il ne suffit pas de faire des efforts, pour s'en sortir. Ça prend une bonne dose de chance, un peu de talent, beaucoup d'opportunisme. Et on base la distribution des richesses sur cet opportunisme. C'est ça, notre valeur prédominante, qui fait que des gens peuvent être richissimes et d'autres se voir offrir la rue? Simplement savoir investir dans la bonne devise au bon moment...

C'était ma monté de lait politique.

À Bientôt!

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